Networking, comment se construire un réseau de contacts

De nos jours, le networking est devenu indispensable afin de profiter d’opportunités de carrière. Plus vous pouvez développer votre réseau de façon précoce et plus celui-ci s’étoffera. Des réseaux sociaux tels que LinkedIn sont devenus des atouts considérables pour faire fructifier sa carrière. Dès les études, chaque étudiant a des occasions de se créer un réseau lors de divers contacts avec le monde de l’entreprise mais aussi et surtout lors de diverses activités. Il faut avoir cela à l’esprit lors de stages, de conférences ou de visites de sociétés. La course au networking peut aussi se faire en dehors du milieu professionnel, par exemple un engagement auprès d’une association caritative, une passion pour le foot ou encore pour d’autres sujets. Explications !

Anecdote sur le networking

Avant que Microsoft ne devienne une marque connue du grand public, le réseau relationnel de Bill Gates présentait une particularité notable, à savoir que sa mère, Mary Gates, siégeait au conseil d’administration d’une association caricative au côté de John Akers, cadre supérieur chez IBM. À l’époque, Akers faisait partie d’une équipe censée amener IBM sur le marché des PC. Mary Gates s’est fait le porte-parole auprès de John Akers de la nouvelle vague de petites sociétés informatiques, sous-estimées selon elle par IBM qui avait coutume de faire appel à de grandes sociétés. Peut-être a-t-elle changé le point de vue d’Akers sur le partenaire à choisir pour le système d’exploitation DOS du nouveau PC d’IBM ou peut-être son intervention a-t-elle confirmé ce que nous savions déjà ? Quoi qu’il en soit, après cet entretien, Akers a examiné les offres de petites sociétés, notamment celle de Microsoft. La suite est connue : Microsoft a remporté le contrat et a fini par damer la pion à IBM pour s’imposer comme la société informatique la plus puissante au monde. Sans le réseau puissant de Bill Gates, un fantastique système d’exploitation aurait peut-être végété pour toujours dans les limbes de l’anonymat.

Infos privées, sous-estimées pour le réseautage

Les réseaux fournissent trois avantages uniques :

  • des informations privées,
  • l’accès à diverses compétences,
  • le pouvoir.

reseauterDes avantages que les employés apprécient chaque jour sans pour autant se poser la question de savoir de quelle manière ils sont régulés par leurs réseaux personnels.

Lorsque nous posons des jugements, nous utilisons à la fois des informations publiques et privées. De nos jours, les informations publiques sont aisément accessibles au départ de tout un éventail de sources, notamment l’Internet et principalement LinkedIn. Mais c’est précisément parce qu’elles sont aussi accessibles qu’elles offrent un avantage concurrentiel nettement moindre qu’autrefois.

Les informations privées, en revanche, sont le fruit de contacts personnels. Elles offrent un avantage unique qui peut se transformer en longueur d’avance sur les autres. Par conséquent, la valeur mutuelles des informations privées que les autres détiennent sur vous ou que vous détenez sur les autres, dépendent du niveau de confiance qui existe au sein de votre réseau de contacts. Un autre avantage que confère un réseau est l’accès à un éventail varié de compétences. Linus Pauling, l’une des deux seules personnes à avoir remporté un prix Nobel dans deux disciplines différentes (chimie et paix) et qui passe pour être l’un des plus brillants génies du 20° siècle, a attribué son succès créatif non à ses immenses facultés intellectuelles ou à la chance mais bien à la variété de ses contacts personnels.

Le capital social, c’est votre réseau

C’est en quelque sorte un retour aux trois sortes de capitaux mis en évidence par le sociologue Pierre Bourdieu. Celui-ci a déterminé que le capital social a une importance bien plus grande que le capital économique. Entre les deux se trouvant le capital culturel. Les personnes que vous connaissez ont une valeur inestimable dans le monde actuel, jamais le carnet de contact n’a été si primordial. Il est important de participer à des activités extérieures à votre emploi:

  • Inscrivez-vois dans des clubs sportif
  • Faites partie de cercle d’affaires
  • Engagez-vous dans des actions caritatives
  • Participez à des programme de marques

Alors que l’expertise est devenue plus spécialisée au cours des dernières années, les aspects liés à l’organisation, au produit et au marketing sont devenus plus interdisciplinaires, ce qui signifie que le succès individuel est lié à la faculté de transcender ses limites de compétences naturelles grâce aux autres. Le fait de pouvoir compter sur un réseau de contacts hautement diversifiés peut donc vous aider à développer sur les choses des vues plus complètes, créatives et objectives. Et lorsque vous échangez des informations ou des compétences avec des personnes dont les expériences diffèrent de la vôtre, vous vous échangez en fait des trésors uniques inestimables.

Partagez vos passions plutôt que vos ambitions

La meilleure façon d’éviter les aléas des principes d’auto-similitude et de proximité consiste à recourir au principe des activités partagées. Loin de trouver leur origine dans le jeu d’interactions fortuites, les réseaux à potentiel élevé se construisent à travers des activités structurées autour d’enjeux relativement importants qui vous mettent en relation avec plusieurs interlocuteurs. Prenons à nouveau l’exemple de Bill Gates. Marty Gates doit avoir noué un contact avec John Akers, d’IBM. La relation de confiance et d’échange d’informations et de compétences qui les unit trouve sa source dans une activité qu’ils ont en commun, celle de siéger au sein du même conseil d’administration bénévole.

N’importe quel cadre peut participer à tout un éventail d’activités partagées et en retirer des bénéfices, que ce soit en intégrant une équipe sportive, en participant à des activités de service à la communauté ou à des projets au sein de l’entreprise, en faisant du bénévolat, en siégeant dans des conseils d’administration sans but lucratif, en intégrant des équipes interfonctionnelles ou encore en proposant ses services à des œuvres de charité.

Quelqu’un qui s’occupe d’une activité avec passion trouvera toujours un moyen de l’intégrer dans son planning, aussi dense soit-il. Et le fait de pouvoir compter sur les autres peut contribuer à créer rapidement un climat de confiance, même au sein de groupes hétérogènes.

Ensuite, la présence d’un enjeu – la quête d’une récompense, l’amélioration d’un record personnel, la réalisation d’un objectif à long terme – ouvre la voie à l’exaltation et à l’empathie, ce qui crée entre les individus une loyauté forte, gage de relations durables.

Le vrai piège est de construire un réseau consanguin

En privilégiant des contacts qui vous permettent de maximiser le potentiel confiance de votre réseau, par exemple, vous risquez par mégarde de nuire à sa diversité. Le vrai piège est de construire son réseau par auto-similitude, ce qui lui donne une trop forte «consanguinité». En matière de networking, le principe d’auto-similitude suppose que vous aurez tendance à choisir des personnes qui vous ressemblent en terme d’expérience, de formation, de vision des choses, etc.

Le pouvoir au centre des réseaux

Le dernier avantage d’un réseau, c’est le pouvoir. Dans une société, le pouvoir de décision était traditionnellement le reflet de son organigramme. Lorsque les organisations ont commencé à “s’aplatir” et à se structurer horizontalement plutôt que verticalement, ce pouvoir est passé aux mains des courtiers d’informations. Ce sont des personnes capables de :

  • s’adapter aux changements au niveau de l’organisation,
  • développer une clientèle
  • faire la synthèse de points de vue opposés.

Ils jouent le rôle d’agents de liaison, mettant en place au sein de la société un réseau fiable d’échanges d’informations entre différents pôles de spécialisation. La plupart des réseaux d’entreprise se composent de plusieurs groupes ayant peu de contacts entre eux. Les courtiers y sont particulièrement influents car ils servent de trait d’union entre ces différents groupes, stimulant la collaboration et exploitant la mise en commun des ressources entre des spécialistes qui agiraient autrement de façon indépendante.

En étendant activement son réseau pour y inclure des personnes dont l’expertise et le statut diffèrent des vôtres, vous entrez en contact avec plusieurs courtiers, à la fois dans votre propre domaine de spécialisation et dans d’autres, stratégiquement importants pour votre job. Ces contacts favorisent alors une approché créative dans la résolution des problèmes et déclenchent une cascade d’invitations qui vous amènent dans d’autres cercles et ainsi de suite. Tout cela sans avoir à modifier fondamentalement votre façon de travailler ou développer un savoir-faire entièrement neuf.

En fait, il suffit d’utiliser son réseau pour faire de ce que vous savez déjà un instrument de pouvoir et d’influencer et un outil d’épanouissement personnel.

Attention au principe d’auto-similitude

Nous avons tous une tendance abusive à recourir au principe d’auto-similitude pour construire nos réseaux. Il est plus facile de faire confiance à quelqu’un qui a la même vision des choses que nous. Souvent à tort, nous pensons que le fait de travailler avec des personnes qui ont la même origine socioculturelle est un gage d’efficacité. Il y a moins de risque que de contestation de nos points de vue, ce qui a pour effet d’encenser notre ego.

Une trop grande similitude restreint votre accès aux informations divergentes, qui sont cruciales en termes de créativité et de résolution de problèmes. Si tous vos contacts pensent de la même façon que vous, qui va contester votre raisonnement ou vous pousser à élargir vos horizons ? Et parce qu’avec le temps, les gens ont tendance à présenter leurs contacts les uns aux autres, ils ne font qu’exacerber cette similitude des opinions et des compétences.

Le principe de proximité est une autre barrière à la diversité dans les réseaux. Ce principe traduit la propension, dans le contexte du travail, à privilégier les contacts avec les personnes avec lesquelles on passe le plus de temps. La raison pour laquelle ce principe est contre-productif dans la construction de réseaux est que notre vie quotidienne est régie par la loi des affinités. Les individus possédant une formation identique ont de fortes chances de se retrouver dans les mêmes services, de la même façon que ceux ayant les mêmes origines socioculturelles auront tendance à habiter les mêmes quartiers. Si vous vous laissez aller à vos tendances naturelles en vous basant sur les principes d’auto-similitude et de proximité pour construire vos réseaux, vous ne ferez que vous renvoyer votre propre écho et réduire vos chances d’enrichir vos réseaux par des contacts diversifiés.

Conclusion

Au lieu de fédérer des individus semblables autour d’origines socioculturelles communes, les activités partagées fédèrent des individus d’horizons divers autour d’un centre d’intérêt commun.

 

Sources :
Les formes de capital (1986) Pierre Bourdieu
Bizz Magazine

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